à quoi servent les émotions ?pourquoi mes émotions me dépassent?

Pourquoi revenir encore sur le thème des émotions, alors qu’il existe déjà une abondance de ressources à ce sujet — au point que l’on pourrait croire que tout a été dit et que le sujet est devenu une sorte de “tarte à la crème” ?

Les émotions ont une place très importante dans la résolution des difficultés psychologiques

Et bien, parce qu’elles sont très importantes en consultation. C’est quelque chose que j’explore tout le temps et très en profondeur, très en détails, avec chacune des personnes que je reçois.

C’est pour moi une porte d’entrée absolument essentielle vers la résolution du problème.

Les émotions sont la manifestation physique d’une certaine compréhension que nous avons de ce que nous sommes en train de vivre ou que nous avons vécu.

C’est donc vraiment avant tout un ressenti physique qui nous dit quelque chose.

Je m’explique ; par exemple, quand je comprends que la situation dans laquelle je me trouve est dangereuse, mon cœur bat plus fort, je transpire soudainement (d’ailleurs, on dit « j’ai pris un coup de chaud" ! Ou "j’ai eu chaud sur ce coup-là !" )

Pareil pour la tristesse qui me fait pleurer, ou la joie qui me fait sourire.

Les émotions sont donc vraiment la manifestation physique de que nous comprenons de notre vécu.

Quand les choses ne posent pas problème, il y a toujours un accord entre cette manifestation émotionnelle et la compréhension de la situation.

J’ai compris tout de suite que c’est dangereux, donc j’ai compris aussi tout de suite pourquoi j’avais peur.

Il y a accord immédiat, tout à fait logique, et donc l’émotion, même si elle est difficile à vivre ou à contrôler, est normale.

Par contre, il arrive parfois que cet accord ne soit pas aussi évident.

Et même parfois, cet accord est parfois tellement peu évident, que j’ai du mal à nommer l’émotion qui m’anime ; je ne comprends pas pourquoi mes émotions me dépassent.

Par exemple, je vois bien que je ne suis pas bien, pas à l’aise, c’est bizarre mais c’est comme ci j’avais peur, mais pourtant, je ne vois aucune raison d’avoir peur.

Il arrive aussi parfois que l’émotion que l’on ressent semble si incongrue, qu’on se reproche de la ressentir.

Par exemple quand on se dit ce garçon il est gentil, tellement compréhensif et attentionné, et pourtant il m’énerve. C’est plus fort que moi. Je ne comprends pourquoi et je me le reproche.

On ressent une émotion, que l’on peut nommer ou pas, mais qui est jugée irrationnelle, qui ne semble pas correspondre à la situation que nous sommes en train de vivre.

Les émotions disent, dans ce cas-là, ce que la tête n’a pas compris ou ce que la tête refuse de comprendre.

Somatiser, c'est ce qui risque d'arriver quand on n'écoute pas ses émotions

La tête rationalise une situation mais malgré tout, nous ressentons une émotion qui s’impose, qui est là, mais qui semble en complet désaccord avec ce que la tête a rationalisé.

Et bien sûr, vous l’aurez certainement constaté si vous avez été dans ce cas-là, rationaliser, essayer de se convaincre qu’il ne faut pas ressentir cette émotion, ne suffit pas à faire disparaître durablement l’émotion.

Parce qu’une émotion, quand elle est installée, elle ne disparaît jamais complètement avant d’avoir été entendue.

En effet, c’est le corps qui parle à la place de la raison, qui dit ce que la tête n’a pas encore compris ou accepté.

C'est la somatisation.

C’est en ça que les émotions sont très importantes à prendre en compte.

C’est aussi pour ça que j’ai coutume de dire que les émotions sont toutes légitimes, c’est-à-dire que si elles sont là, c’est qu’il y a une bonne raison, même si je ne comprends pas quelle est cette bonne raison.

Une émotion ne vient jamais sans raison.

Les émotions sont par là toutes légitimes et aussi toutes positives dans le sens où elles sont là pour nous aider à comprendre la nature de ce que nous vivons ou avons vécu.

Cependant, quand elles deviennent trop envahissantes, quand elles nous empêchent de vivre sereinement notre vie, nous essayons de ne pas les ressentir ; on les disqualifie, on cherche à les nier, faire comme si elles n’existaient pas, on les rejette, on les minimise, bref la tête à un arsenal très important et varié pour passer outre l’émotion ressentie.

Malgré tout l’émotion est là, et plus on fait comme si elle n’était pas là, plus elle s’impose à nous.

Et ainsi nous voyons tout autour de nous au travers du prisme de cette émotion ressentie.

La seule façon de se sortir de cette impasse, c’est d’accepter de ressentir cette émotion, de la nommer, et bien sûr de la prendre en considération, de prendre le temps de comprendre ce qu’elle nous dit.

Donc, vous l’aurez compris, la mauvaise idée avec les émotions envahissantes, c’est de faire comme si elles n’existaient pas.

Parce que tout le monde ressent des émotions, y compris les personnes qui pensent ne pas ressentir d’émotion, ou qui ne peuvent pas les nommer.

C’est à ce prix là que l’on peut se libérer d’une émotion envahissante, comprendre pourquoi mes émotions me dépassent, pour ne plus être manipulé par elle, et petit bonus, apprendre à se connaître mieux.

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